Le Monastère de Madnavank‘

Le monastère semi-rupestre de Madnavank‘ est établi à flanc de falaise, sur la rive gauche de la rivière de Madnavank‘ [Madavans], face à un village homonyme appelé aussi Kharachad, à 38° 46’ N et 42° 27’ E, Madnavank‘ est au nord-ouest de Khlat‘ [Ahlat], ville située elle-même à l’angle nord-ouest du lac de Van.

Une citation incertaine de 1348 mise à part, le monastère est attesté comme scriptorium aux XV-XVII^e siècles sous les vocables de la Sainte-Mère de Dieu Mère de Lumière (Môrën Lousso Sourp Asdwadzadzin), de Saint-Serge (Sourp Sarkis) et de Saint-Georges (Sourp Kévork). Il semble avoir surtout brillé au XV^e siècle : en 1490 et 1507, selon deux colophons, il a pour abbé l’archevêque Vartan. Son activité scripturaire se réduit au XVIII^e siècle. Aux XIX^e siècle et au début du XX^e, il était avant tout un établissement paroissial.

Abside, 2011 (Coll. privée).

Le monastère de Madnavank‘ s’étend sur près d’un kilomètre de distance tout au long de la falaise, taillée en plusieurs endroits, qui borde la rivière coulant en contrebas. Il comprend de nombreuses cavités creusées dans la roche : salles, greniers, cellules, oratoires. Onze autels lui sont ainsi attribués par le colophon de 1490. Au centre de cet ensemble se trouve l’église rupestre, à trois autels, dont l’entrée est précédée d’un narthex bâti sur la corniche et reposant sur dix piliers engagés et deux appuis libres surmontés d’arcs brisés. À l’extrémité de cet ensemble s’étend le cimetière.

Plan de l'église rupestre et du narthex, (Thierry, 1989, 216).

Confisqué après la Grande Guerre, le monastère de Madnavank‘ a été laissé à l’abandon. Si les parties troglodytiques sont toujours visibles, le narthex est désormais entièrement effondré. On voyait encore, dans les années 1970, une partie du mur opposé à l’entrée de l’église, de même que plusieurs arches et piliers. Ces vestiges ont disparu.