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38° 12' 11" N
42° 46' 30" E
Փութկու կամ Սարի Սուրբ Գէորգի վանք

Le Monastère de Saint-Georges du Prompt Secours ou de la Montagne

(P‘out‘gou ou Sari Sourp Kévorki Vank‘)
Le Monastère de Saint-Georges du Prompt Secours ou de la Montagne
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C’est dans le canton arménien d’Arantznag Mogs, dans la partie occidentale de la chaîne du mont Ardos [Artos Dağı] et sur le versant sud-est du mont Éghérovn [Agerov Dağı] qu’est bâti à 2400 m d’altitude, à 38° 12’ N et 42° 46’ E, le monastère ou le désert de Saint-Georges, au pied du col de P‘out‘gou Vank‘ [Ağzı Gedik] qu’emprunte l’ancienne route de montagne conduisant d’Osdan [Gevaş], près de l’angle sud-est du lac de Van, à Mogs [Bahçesaray], situé au sud-ouest au-delà de la chaîne de l’Ardos.

Le nom de P‘out‘gou Vank‘ donné à ce monastère a été diversement interprété. Hormis l’éventualité qu’il provienne d’un toponyme, les deux étymologies le plus souvent avancées désignent un couvent « des Tempêtes », ou encore « du Prompt Secours », qui renvoient l’une et l’autre à l’idée d’un refuge où sont secourus pèlerins ou voyageurs égarés dans des montagnes enneigées la plus grande partie de l’année et parcourues par la tempête. Parmi les attributs de saint Georges est le coq, dont l’appel guide les voyageurs en danger perdus dans l’obscurité. On le voit représenté au-dessus d’une des portes. Aussi, ce monastère est-il appelé en kurde le couvent du Refuge, et en turc le couvent du Coq.

Années 2000 (coll. Armeniaca).

L’on peut dater des X-XIe siècles la fondation de ce monastère, en se basant sur l’architecture de son église. Il semble que, de tout temps, il ait été à la fois un désert abritant une communauté de moines et une halte pour ceux qui empruntaient la passe de la montagne d’Éghérovn. En 1317, c’est déjà un scriptorium important, dont l’activité continue d’être attestée en 1350, 1365 et 1367, sous les abbatiats de Cyriaque (Guiragos), puis de Jean (Hovhannès) et Georges (Kévork). Dans le dernier quart du XIVe siècle, l’école de Saint-Georges de la Montagne est dirigée par le docteur Serge de Sorp (Sarkis Sorpétsi, † 1401) le Grand, fondateur en 1393, au nord-est du lac de Van et non loin d’Atdjèche [Erciş], de l’université monastique d’Ardzwaper (n° 7). L’école de Saint-Georges se maintient après son départ, au moins en tant qu’atelier de copie, comme le montrent des manuscrits datées de 1418 et 1435. C’est encore le cas en 1512 et jusqu’en 1560, sous l’abbatiat conjoint de Joseph (Hovsep‘ ) et de l’évêque Nersès. En 1601, l’évêque Étienne (Sdép‘annos) restaure le narthex de l’église.

Détenteur de reliques – dont la dextre – du cavalier saint Georges, se prévalant du prompt secours qu’on en attend fermement en ces lieux, le monastère de Saint-Georges de la Montagne a été accrédité d’un pouvoir thaumaturge. Les nombreuses offrandes et donations que lui assurait la dévotion populaire en avaient fait au XIXe siècle une source non négligeable de revenus pour le catholicossat d’Aght‘amar (v. n° 17). Un tiers de ces revenus servait cependant aux besoins de la communauté, et un deuxième tiers à l’hébergement des voyageurs. En 1839, la tentative d’un bey de s’emparer du monastère après en avoir tué le supérieur civil finit par échouer. Dans les années 1860 une partie des revenus de Saint-Georges fut consacrée à l’entretien d’une école à Aght‘amar. L’ensemble des bâtiments, très ramassé, fut restauré en 1887 par le catholicos d’Aght‘amar Khatchadour III, qui leur adjoignit un petit oratoire. À cette occasion, les reliques de saint Georges furent mises à l’abri dans l’église de Bétar [***].

Le monastère de Saint-Georges de la Montagne comprend :

Plan (d’après Thierry, 1989, 400)

• L’église Saint-Georges (A) ou de la Sainte-Mère de Dieu Mère de Lumière, mononef monoabsidiale à doubleau et niches latérales sous arcatures de 11,1 × 6,3 m ;

• Un narthex (B) de 10,4 m de côté construit, sans doute au XIIIe siècle, dans le prolongement de l’église dont il enserre la façade ouest, narthex large de 10 m à cet endroit et de 9,4 m à l’opposé, reposant sur huit piliers dont six engagés et couvert à l’ouest d’une calotte à lucarne ;

• L’oratoire (C) édifié en 1887 par Khatchadour III au sud de l’église et à l’angle sud-est du narthex ;

• Des logis pour les moines et voyageurs, dans le prolongement vers le sud du chevet de l’église ;

• Une enceinte, dans le prolongement des bâtiments précédents ;

• Une fontaine ;

• Un cimetière.

Confisqué après la Grande Guerre, Saint-Georges de la Montagne était encore debout dans les années 1970. L’enceinte était en grande partie effondrée mais les toitures n’étaient pas ouvertes. Le cimetière n’était plus visible. Depuis, l’ensemble s’est beaucoup dégradé en dépit d’une protection relative assurée par l’inhospitalité et l’isolement des lieux : la voûte de l’église est aujourd’hui effondrée sur toute sa longueur et les communs n’ont plus de toits ; seul le narthex est intact, bien qu’il laisse passer le jour à l’angle sud-est.

Oskian, 1940-1947, III [1947], 884-892. Matévossian, 1966, 6, 197-218. Thierry, 1989, 399-402. Devgants, 1991, 226-227.

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