009
39° 09' 30" N
43° 11' 57" E
Մեծոփայ վանք կամ Մօրն Լուսոյ Սուրբ Աստուածածնի անապատ

Le Monastère de Medzop‘ ou de la Sainte-Mère de Dieu Mère de Lumière

(Medzop‘a Vank‘ ou Morën Lousso Sourp Asdwadzadzni Anabad)
Le Monastère de Medzop‘ ou de la Sainte-Mère de Dieu Mère de Lumière
Share Page

Comme Ardzwaper (n° 7), le monastère de Médzop‘, dont le nom, également celui d’un village, a été interprété Medz(n) Op‘, le « Grand Étang », est situé au pied des Monts Dzaghgants [Meydan Boğazı], qui bordent au nord le lac de Van. Dédié à la sainte Mère de Dieu, il est bâti à 39° 10’ N et 43° 11’ E à l’abri de deux gorges, au nord-ouest d’Ardjèche [Erciş], entre le village de Harout‘iun [***] et, en amont, un étang qui est peut-être Médz Op‘ [Meydan Gölü], à main gauche de la rivière d’Aghi [Zilan Çay], au nord du village du même nom [Kocapınar].

Ce monastère était déjà en activité au XIIe siècle, et en 1201, le religieux Asdwadzadour d’Ardjèche (Asdwadzadour Ardjichétsi) achève d’y construire une église. Médzop‘ sera constamment cité jusqu’au XVIe siècle comme scriptorium, haut lieu d’étude et de retraite. Le XIVe siècle y voit briller Mekhitar de Sassoun (Mekhit‘ar Sasnétsi, † 1337), auteur d’homélies et de commentaires, puis Jean de K’adchpérounik‘ (Hovhannès K‘adchpérountsi) qui, après avoir suivi en Arménie orientale l’enseignement des célèbres docteurs et théologiens Jean d’Orodn (Hovhannès Orodnétsi) et Grégoire de Dat‘ev (Krikor Dat‘évatsi), renouvelle à la fin du même siècle l’école monastique de Médzop‘. Cet abbé confie à l’architecte grec Faradj, venu de Mardin, la reconstruction de l’église, menée à bien entre 1402 et 1409. Thomas de Médzop‘ (T‘ovmas Médzop‘étsi, † 1447), mémorialiste et grande figure du XVe siècle arménien, est son disciple. Il a étudié à Médzop‘, mais aussi au monastère voisin d’Ardzwaper (n° 7) et à l’université monastique de Dat‘ev. Alors que les copistes y poursuivent un travail d’écriture et d’enluminure auquel lui-même participe, Thomas consolide à Médzop‘, dont il devient prieur, l’enseignement de son maître. Parmi ses élèves figure le docteur Jacques de Crimée (Hagop Khrimétsi), qui rejoint la communauté de Métzop‘ après avoir étudié auprès de Georges d’Erznga (Kévork Erzngatsi) à la Grande Abbaye (n° 44). Mais Thomas de Médzop‘ est surtout le principal artisan du retour à Vagharchabad (Édchmiadzin) des catholicos d’Arménie en 1441, entreprise de grande conséquence qui restera pourtant un demi-succès avec le refus du catholicos en place, puis de ses successeurs, de quitter le siège de Sis [Kozan] en Cilicie, et la nécessité de recourir à une nouvelle élection (v.n° 7). On a supposé, sans vraiment le démontrer, qu’Asdwadzadour Ier, premier primat arménien de Constantinople à porter le titre de patriarche (1537-1546), avait appartenu à la communauté de Médzop‘. Le déclin de Médzop‘, conséquence des guerres turco-persanes, a inspiré au tournant des XVI-XVIIe siècles une élégie à l’un de ses moines docteurs, Siméon d’Abaran (v. n° 30) : « […] Réveille-toi donc, Jérémie/Et réveille avec toi la harpe des lamentations […] ». Le monastère s’est maintenu cependant aux siècles suivants. Son église est rénovée en 1671 sous l’abbatiat du docteur Serge (Sarkis), qui y dépose une collection de cinquante manuscrits restaurés. Médzop‘ a été dévasté pendant les massacres de 1895, puis en 1915. Le dernier prieur du monastère de Médzop‘ a été le P. Sahag de Pakrévant.

Vue générale, 1972 (Fonds N. et M. Thierry).

Le monastère de Médzop‘ était composé pour l’essentiel de l’église de la Sainte-Mère de Dieu « Mère de Lumière », d’un narthex et de communs. Construite en pierres jointives et achevée en 1409, l’église était un édifice à tambour et à dôme élancés, doté de hautes caches et de deux chapelles disposées de part et d’autre de l’abside, dont l’une dédiée à saint Jacques. Ses murs portaient au moins trois inscriptions anciennes, datées de 1409, 1432 et 1671, ainsi que des pierres à croix. Un narthex, dont la largeur excédait celle de l’église, prolongeait celle-ci vers l’ouest. Il était flanqué au sud de bâtiments communs donnant eux-mêmes sur une cour aménagée derrière le bras sud de l’église. Face au monastère et à flanc de côteau s’étendait son cimetière, où l’on montrait, parmi d’autres tombes, celles de Mekhit‘ar de Sassoun et de Thomas de Médzop‘. La ferme du monastère se trouvait non loin dans le village de Harout‘iun « [Sainte]-Résurrection ». Le village dans son ensemble travaillait à l’exploitation du domaine du monastère, composé de terres arables, de pâturages et de bergeries. Trois autres villages entraient dans la juridiction de Médzop‘.

Confisqué après la Grande Guerre, le monastère de Médzop‘ a été méthodiquement détruit. Il n’en restait dans les années 1970 que quelques soubassements et une stèle à croix de 1614. On y distingue à peine aujourd’hui la trace de constructions.

Hamlin, 1907, 180-182. Sommer, 1917, 76-78. Oskian, 1940-1947, II [1942], 419-442. Djilizian, 1947, 5-12. Thierry, 1989, 205-206. Matévossian, 1997, passim. Khatchikian, 1999, passim.

009
39° 09' 30" N
43° 11' 57" E
Le Monastère de Medzop‘ ou de la Sainte-Mère de Dieu Mère de Lumière
Մեծոփայ վանք կամ Մօրն Լուսոյ Սուրբ Աստուածածնի անապատ
-
010
Le Monastère de Madnavank‘
008
Le Couvent des Miracles d’Ardzgue
-