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38° 49' 50" N
42° 42' 43" E
Արծկէոյ Սքանչելագործի վանք

Le Couvent des Miracles d’Ardzgue

(Ardzguéo Sk‘antchélakordzi Vank‘)
Le Couvent des Miracles d’Ardzgue
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Le couvent des Miracles est bâti à 2100 m d’altitude sur un replat des contreforts sud-ouest du mont Sip‘an ou Nekh-Massis [Süphan], qui domine de ses 4434 m la rive septentrionale du lac de Van. Il se trouve à 38° 49’ N et 42° 42’ E, au nord de la ville d’Ardzgué [Adilcevaz]. La montagne qui l’abrite est appelée en turc Kilise Dağı, la « Montagne de l’Église ».

Église du Saint-Signe Thaumaturge, façade nord, 2012 (Coll. P. Maguesyan).

Répondant anciennement au vocable de Saint-Protecteur (Sourp Érachkhavor), appelé aussi monastère d’Ardzgué, le couvent des Miracles doit son nom à l’une de ses trois dédicaces : le Saint-Signe des Miracles ou Saint-Signe Thaumaturge (Sk‘antchélakordz Sourp Nëchan), appelé parfois Saint-Signe de la Guerre (Badérazmi Sourp Nëchan) ; ses deux autres dédicaces invoquent pour leur part la Sainte-Sion et la Sainte-Mère de Dieu « Mère de Lumière » (v. n° 9). Il s’est prévalu aussi de posséder un fragment d’une cuve miraculeuse où avait été baigné l’enfant Jésus. Au témoignage de deux mémoriaux anciens, il était déjà fondé au IXe siècle. En 1205, la communauté monastique tente de réunir la rançon d’un précieux manuscrit détenu dans la ville voisine de Khlat‘ [Ahlat] par un cadi de Papert [Bayburt] ; cette rançon est finalement payée par une autre communauté, celle du monastère des Saints-Apôtres de Mouch [Muş] (n° 54). Il s’agit du fameux homéliaire dit « de Mouch », exécuté en 1201 sur le mont Sébouh [Köhnem], à Avak Vank‘ (n° 44). Du XIVe au XVIIe siècle, le couvent des Miracles est constamment cité comme scriptorium. Il est le siège de l’évêché du Pznounik‘. Le poète Jacques (Hagop) Nédrarents († 1501), qui rejoint au début des années 1460 la communauté du couvent des Miracles, aux derniers jours du prieur Ménas (Minas), a été l’un de ses grands abbés ; il a louangé en ces termes le sanctuaire d’Ardzgué : « Saint Signe merveilleux, Signe honoré/Signe orné de la gloire de l’Éternel/De l’esprit malin tu brises la force/Et des humains dissipes les maux ». Le couvent devient siège archiépiscopal à la fin du XVIe siècle. Au XVIIe siècle, l’église et son narthex sont certainement rénovés ou reconstruits par l’archevêque Siméon, peut-être à la suite du tremblement de terre de 1648. Comme de nombreux autres établissements arméniens, le couvent des Miracles a été pillé et incendié en 1896. Il sera restauré par le religieux Éghiché, sur décision arrêtée en 1902 par le conseil diocésain de Van. Le dernier supérieur du couvent des Miracles d’Ardzgué a été le P. Magar, ***.

Coupe et plan (Thierry, 1989, 209)

Le couvent des Miracles comprend : l’église du Saint-Signe Thaumaturge, en croix inscrite à deux appuis libres constitués de colonnes, à tambour octogonal et coiffe pyramidale, reconstruite au XVIIe siècle ; dans son exact prolongement à l’ouest, un narthex ancien à berceau brisé sur arcatures latérales, restauré à la même époque et formant avec l’église un bloc de 15,3 × 7,1 m ; une enceinte et des bâtiments communs. Il possédait de très nombreux biens fonciers.

Confisqué après la Grande Guerre, le couvent des Miracles a été laissé à l’abandon. Dans les années 1960, on ne voyait de l’enceinte que quelques traces de part et d’autre du chevet de l’église et tous les communs avaient disparu. L’église et son narthex, déjà endommagés à cette époque, sont aujourd’hui réduits à un squelette de béton percés d’ouvertures béantes après qu’on a arraché les pierres de parement. Sur ce fragile support reste posé le tambour, dont il ne reste plus qu’une moitié.

Plan général : restitution

Akinian, 1922-1964, IV [1938], 119-139. Oskian, 1940-1947, II [1942], 444-453. Thierry, 1989, 206-212.

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38° 49' 50" N
42° 42' 43" E
Le Couvent des Miracles d’Ardzgue
Արծկէոյ Սքանչելագործի վանք
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Le Monastère de Medzop‘ ou de la Sainte-Mère de Dieu Mère de Lumière
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Le Monastère de la Sainte-Mère de Dieu Ardzwaper
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